L’ascension dans le Verdon
Les Tradeuses se retrouvent dans le mythique Verdon pour le grand rassemblement des équipes alpi de la FFCAM pour ce week-end de l’Ascencion. C’est l’occasion pour certaines de découvrir ce fabuleux site et pour toutes de rencontrer d’autres grimpeurs et grimpeuses venu.es des quatre coins de France.
Direction le camping municipal de la Palud qui sera notre camp de base pour quelques jours. Nous nous retrouvons toutes ensemble le mercredi en fin de journée avec (beaucoup) d’excitations et (un peu) d'appréhension face à ces falaises impressionnantes, à la réputation fascinante. L’équipe vient d’un peu partout : Montpellier, Briançon, Toulouse, Ariège, Gers, on représente l’Occitanie et au-delà ! Malheureusement, Orlane et Marianne ne peuvent se joindre au groupe ; il y aura 11 Tradeuses pour ce long week-end : Manon, Valentine, Gentiane, Yulu, Fanny, Madoka, Clémentine, Géraldine, Carmen, Roxane et Nadia.
Mercredi 8 mai
Retrouvailles au camping en fin de journée, repas en mode auberge espagnole, préparation du programme des 4 jours et des cordées du lendemain. Après le partage de nos envies respectives, on part finalement sur 2 teams de deux cordées chacune. Première nuit au camping, certaines en tente, d’autres en camion ou dans le hamac (Nadia’s Style).
Jeudi 9 mai
Lever et petit déjeuner pour un premier décollage de la team Hybridoïde, direction le sentier Martel avec son tunnel humide et un premier aperçu des Gorges du Verdon. Trop de monde dans le Verdon : c’est le constat que l’on fait dès le début de notre séjour ! Arrivée au point de départ, c’est l’embouteillage : 4 cordées en file indienne et sans doute bien plus dans la voie. Les deux premières longueurs d’Hybridoïde et de l’Offre étant communes, l’attente était assurée pour toute la troupe. Changement de plan : la voie LUNA BONG sera la nôtre, de magnifiques fissures, des dièdres et un surplomb final en 6c.
Point de départ : des rappels, le style Verdon pour se mettre dans l’ambiance!
Progressivement, l’ensemble des cordées s'élance à l’assaut de ce superbe caillou. Belle voie semi-équipée en fissure, on pose des coinceurs, on fait des verrous de mains, de pied, de bras et on apprend par la même occasion à hisser des sacs. Un sacré programme pour une mise en jambe !
Après la progression sur plus de deux longueurs pour l’ensemble des cordées, quelques gouttes se font sentir, puis ça tourne à l’orage, de la grêle et à la grosse pluie ; bien sûr ce n’était pas prévu par la météo. Pendant l'orage, la débrouille est de mise pour s’abriter tant bien que mal : gore tex pour certaines, mini hamac sur la tête ou acrobaties excentriques pour d’autres !!! Rapidement, l’équipe s’organise : les différentes cordées se lancent des brins d’un relais à l’autre pour s’assurer du haut, et Nadia va courageusement sortir la dernière longueur en passant un surplomb ruisselant. Ca pleut, ça gronde, ça claque dans le Verdon mais les Tradeuses gardent le moral et se soutiennent plus que jamais au beau milieu de cet orage vertical!
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L’orage finit par passer ; on est toutes trempées mais on s’active : le reste de la première cordée rejoint Nadia, installe des cordes fixes et hisse les sacs pendant que les autres se réchauffent avec 50m de remontée sur corde pour sortir au sommet. Des copains viennent à notre rescousse avec du matériel et des vêtements secs en sortie de voie.
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C’est avec de la patience mais aussi avec beaucoup de débrouille et de solidarité que l’équipe sort de la voie avant la tombée de la nuit. On a eu une petite frayeur mais on s’en est bien sorties. On a besoin d’un petit remontant pour se remettre de nos émotions : direction le Lou Cafetié pour la soirée.
Vendredi 10 mai
La matinée est consacrée au débrief : comment s’est passée la journée de la veille pour chacune ? Comment l’équipe s’est-elle organisée ? Comment a-t-on communiqué ? Qu’est ce qu’on retient de cette expérience ? C’est important pour chacune d’avoir un regard sur le fonctionnement du groupe, surtout dans une situation imprévue comme celle-ci. Ça nous permet de nous améliorer et de grandir collectivement.
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Le projet initial du bivouac en paroi le soir-même est remis en question : manque de temps et fatigue générale. C’est dommage mais c’est plus sage et il y aura d’autres occasions.
On décide quand même de passer l’après-midi à maniper, à apprendre à faire des fractios et installer des hamacs et portaledges en paroi. Direction donc l’Escales, secteur Frime, pour profiter de l’après-midi ensoleillée.



Samedi 11 mai
3 voies et 3 ambiances pour les Tradeuses:
La Voie des Dalles (Malines) : 1 cordée de 3 + 1 cordée de 2
Chan-Thé (Malines) : 1 cordée de 3
Belle Fille Sûre (Escalès) : 1 cordée de 3
La Voie des Dalles (Malines, D+ 5c+>5c, 250m) : Madoka, Valentine et Carmen + Clémentine et Fanny
Contrairement à ce que son nom indique, la voie des dalles est une voie très variée : dièdres, fissures, cheminées et une magnifique écaille en L4! La voie remonte le pilier voisin de l'arête du Belvédère dans le secteur des Malines. La marche d’approche est plutôt escarpée avec une main courante en place et des barreaux métalliques pour s’accrocher. Une cordée vient de s'élancer dans la voie quand nos 5 Tradeuses arrivent au point de départ. La progression est fluide, les longueurs s’enchaînent avec plaisir et le terrain est propice à effectuer des parties en trad : friends et câblés s’insèrent dans le caillou sans difficulté, les sangles cravatent la végétation… Il est bon de grimper dans le Verdon. Au relais, ça se détend, ça se confie, sa vie, son œuvre et l’ascension n’en est que meilleure ! Petite mention spéciale pour la dernière longueur avec ce gros caillou énorme en pleine fissure qu’il est peu recommandé d’utiliser!
14h30 : toute l’équipe est en haut, avec les bras gonflés, le gros sourire et un grand plaisir à pouvoir se prélasser au soleil en mangeant du fromage!
Chan-Thé (Malines, TD 6a>5c / 200m) : Manon, Yulu et Nadia
Jolie voie connue, qui reste pas toujours simple à protéger dans les premières longueurs. Tous les styles s'y retrouvent, de la renfougne à la dalle. On a vraiment aimé les gros coinceurs ! Parfaite voie également pour apprendre la gestion du tirage et des traversés en cordées de 3. Attention aux cordées du dessous car le caillou n'est pas très bon.
Belle Fille Sûre (Escalès, TD+ 6b+>6a+ / 160m) : Gentiane, Roxane et Géraldine
Après de longues hésitations pour trouver le bon rappel, Gentiane, Roxane et Géraldine descendent vers la jungle du secteur Jardin des Bananes en quête de la Belle Fille Sûre. Le deuxième rappel est en fil d’araignée et Gentiane se retrouve arrêtée face au relais sans pouvoir l’atteindre. Dommage que le topo ne l’ait pas précisé. Après de belles contorsions et gesticulations, elle finit par réussir à griffer la paroi et nous y amarrer. Ouf !
La Belle Fille Sûre est une impressionnante fissure de 160m, qui se grimpe en mode « renfougne » sur 6 longueurs. Les points sont éloignés et on avance péniblement, en calant une hanche, une jambe, une fesse, un bras, ou plus quand on peut. On finit par s’habituer au style, mais ça n’est pas « rando ». Quelques blocs bougent dans la voie et on s’applique à choisir les prises que l’on va emprunter. On évacue un tronc de cade mort au passage qui était près à tomber. Après quelques heures de luttes, des acrobaties, des tractions et pas mal de fous rires, la cordée arrive au sommet, non sans satisfaction.
Soirée images à la salle du Château de la Palud avec l’ensemble des groupes alpi de la FFCAM. Les tradeuses dévoilent un de leur grand talent pour l’occasion : régie son et lumière !
Dimanche 12 mai
Dernier jour, avec la circulation annoncée, on ne veut pas partir trop tard. Ce sera donc un petit dimanche partagé pour les Tradeuses, avec discussions sur l’organisation et l’engagement, casse-dalle, gros câlin collectif et un départ avec l’envie déjà de se revoir. C’est sorti de plusieurs bouches au débrief final : “Il s’est passé quelque chose dans le Verdon”... il y a fort à parier que l'expérience partagée d’une Luna Bong en plein orage ainsi que tous ces beaux moments de grimpe et de partage vont largement contribuer à souder notre collectif.
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