ACTE 7 : Les tradeuses foncent à la Jonte

 

    Comme le dit Nadia : les planètes s’alignent enfin pour nos retrouvailles dans la Jonte. Le soleil est de sorti et une petite maison nous est prêtée afin de dormir au chaud.

 

Vendredi 10/02/23

    Lourdes et Roxane roulent vers les gorges de la Jonte dès jeudi soir où nous retrouvons Nadia chez elle. Dès le lendemain, on commence tranquillement pour découvrir la Dolomie, cette roche sensible à la dissolution mais aux fameux grains permettant de belles adhérences en toute confiance. En petit comité, on s’aventure dans Le Ramonaïre, une classique des gorges ! On se régale en prenant notre temps : une belle progressivité de belles fissures qui se protègent bien. Au sommet, on admire les vases des Gorges, l’impressionnante roche décollée en face de nous et on se laisse captiver par les vautours qui viennent presque nous caresser. Pour finir notre journée déjà bien entamée, on fait quelques couennes afin de confirmer les oui dires sur le style de la Jonte : oui oui ça grimpe entre les points et c’est un peu raide !!

 
Roxane dans L2 5C de la Ramonaïre accompagnée d'un couple de vautours

                                                            Lourdes dans L3 6a

    La nuit et le froid arrivent toujours plus vite que prévus et nous filons vers Novis où nous devons retrouver le reste de l’équipe : Noémie, Audrey et Myriem. Comme d’habitude, la soirée passe bien trop vite pour parler de nous, se retrouver, planifier notre journée de demain, discuter de notre futur projet ou tout simplement manger un petit bout. Mais plus le temps passe et plus nous sommes efficaces ! Demain, nous avons décidé d’être ambitieuses et de tenter deux « petites » grandes voies dans la journée : une mise en jambe et un grande voie challenge pour sortir de sa zone de confort !!! On sait qu’il faudra être rapide et ne pas perdre trop de temps. Oups, il est presque 00h... Allez zou, chacun fait son nid dans notre petite cabane ! 


                                            Merci à Arnaud pour le prêt de sa superbe cabane

Samedi 11/02/23

    Pour planifier notre journée, Noémie nous avait concocté un rétroplanning d’une précision remarquable afin de ne pas se retrouver congeler en haut du vase de Chine en fin de journée. Il fait beau ce week-end mais les températures restent froides ! Nous sommes en février… Fières de nous, on attaque notre première grande voie comme prévu avec seulement 15 minutes de retard.

Lourdes, Nadia et Roxane se lancent dans la variante du père Noël tandis que Myriem, Audrey et Noémie découvrent le Ramonaïre à leur tour.

                  Myriem dans L2 5C de la Ramonaïre - Le soleil a fini par nous rattraper


                                                     Audrey dans L3 6a La Ramonaïre

    Pour avoir une chance d’enchaîner nos deux grandes voies, on a fait le choix de partir tôt. Partir tôt en février, c’est prendre le risque d’avoir froid. Jusqu’aux départs des voies, on avait réussi à ne pas trop souffrir. Une fois les mains sur la dolomie, nous ressentons les températures de la nuit que le caillou a conservé. Nous sommes à l’ombre, l’impressionnante roche décollée nous cache du soleil. Plus on avance, plus le froid nous frigorifie et plus on imagine comment décoller cette roche qui nous fait retarder le doux moment où le soleil viendra réchauffer nos extrémités. Après deux longueurs à pas d’escargot, oui le froid ça ralentit, le soleil arrive enfin et nous tentons tant bien que mal de rattraper notre retard. Rien n’y fait, le bilan restera atypique : on aurait dû partir plus tard, on serait arrivé plus tôt. Sacrée roche décollée, on avait pas pensé au pied de biche.. 

                                                                         La fameuse

    Pour autant, au sommet, notre motivation reste intacte. Alors que certaines ont pu lézarder au soleil et noter un différentiel de température historique entre le matin et l’après midi, d’autres s’activent un peu plus pour réussir notre enchaînement de deux grandes voies. Ça grignote, ça discute, ça recalcule le planning et ça réfléchit aux envies de chacune. On décide collectivement et rapidement de continuer l’aventure du jour. Lourdes, Audrey et Noémie s’éloignent vers Démons et merveilles tandis que Myriem, Nadia et Roxane décident d’aller vérifier les pitons dans Tasteja pas sul clavel ! C'est une superbe grande grande voie qui monte en puissance faite de dièdres et de fissures dans laquelle nous admirons le plus gros coin de bois de La Jonte. Le compte rendu ne dit pas que Nadia a voulu l'embarquer - peut être pour l'offrir à Virginie qui nous a transmis les bases de ces pièces historiques et qui manque à l'appel. 

                                                    Le plus gros coin de bois de la Jonte
 

    La chaleur et nos motivations nous permettent d’être bien plus rapides dans ces deuxièmes grandes voies. Nous sortons tout juste avant la nuit. Un planning serré mais réussi : bravo ! 

 

                                            Roxane dans la L2 de Tasteja pas sul clavel - 6b+

 

                                    Myriem s'engage dans la troisième longueur - 6c équipé

    C’est heureuses que nous nous retrouvons au chaud dans notre petite cabane. Encore une fois entre nos récits et nos envies de papoter, on en oublie de manger notre ratatouille réchauffée de la veille et qui nous suivra au pied de la falaise le lendemain. Nous avons décidé de faire des couennes en trad’ afin de réviser les manips, s’aventurer dans des voies un peu difficiles et de chuter sur coinceurs si le temps nous le permet !

 

Dimanche 12/02/23

    Le lendemain, c’est agréable de grimper sur un caillou déjà réchauffé et de prendre le temps pour discuter de la place des femmes, de manips de secours et de l’organisation de la tombola qui nous permettra de récolter de l’argent pour notre projet final ! On se chauffe sur des voies équipées avant de se lancer dans deux belles voies sur coinceurs : ça coince les doigts, les mains, ça force et ça protège comme des cheffes. Et sinon, « quelqu’une veut de la ratatouille ? ». Toujours pas… C’est déjà l’heure de se quitter sous une température maintenant estivale. 

 

                                            Lourdes, en lolotte, pose tranquillement son friends

 

                                       Myriem prend le temps de choisir la meilleure protection

 

                                                        L'équipe réduite avant le départ


Dans les gorges de la Jonte,

Ne part pas trop tôt car la voie de la main chaude deviendra mains froides et ne te fera plus rêver,

Ne t’encombre pas d’une ratatouille tu n’auras pas le temps de la savourer car tu auras plutôt envie de grimper,

Méfie toi de cette roche décollée qui reste bien accrochée et qui fait de l’ombre à tes voies choisies avec soin,

N’oublie ni ton collant ni ton débardeur car tu en auras bien besoin,

Sans trop traîner, tu prendras le temps d’admirer les vautours,

Et surtout reviens y vite car la main chaude t’attend toujours.

 

Par Roxane pour les Tradeuses

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